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Décès de Vincent Duquenne


Vincent Duquenne nous a quitté le 26 février 2020 après une longue et courageuse lutte contre la maladie.

Les hommages des membres de l’équipe de Combinatoire à Vincent Duquenne

Jean-Paul Allouche
J’ai eu beaucoup de peine en apprenant le décès de Vincent. Nous nous étions rencontrés il y a environ une dizaine d’années, mais, chaque fois que nous nous croisions, nous nous lancions dans de longues discussions comme si nous nous connaissions depuis toujours. Sa grande gentillesse ne l’a pas empêché d’être furieux et blessé par l’attitude très désinvolte, et même indigne, de l’administration du CNRS lorsqu’il demanda, avec un argumentaire très justifié, un report de sa mise à la retraite d’office. Les dernières années, il plaisantait volontiers sur sa maladie, peut-être pour nous rassurer. Sa haute silhouette nous manquera.

Adrian Bondy
Cette nouvelle me fait beaucoup de peine. Vincent venait régulièrement à la galerie (pour info, Adrian dirige une galerie d’art, rue St Jacques à Paris), et nous passions de bons moments à se parler, souvent de cinéma, parfois de mathématiques. Il venait malgré son dur régime de traitements, déterminé à vivre au maximum, très courageusement. Il était un membre fidèle de Mind’sEye, l’association que j’ai fondée, et souvent il proposait des idées pour faire avancer les buts de l’association.

Jérôme Bolte
À Chevaleret, nous étions voisins de Vincent avec Denis et Zoltan, nous discutions souvent de politique, de mathématiques, nous plaisantions, c’était très sympathique. Vincent était un chouette bonhomme. À Chevaleret, on était tous différents, mais on vivait bien, en bons camarades. De bons repas, des blagues, de très bons moments, qui n’ont pas résistés à tous les départs en retraite et au déménagement.

Zoltan Szigeti
C’est triste. Il était très gentil.

Denis Cornaz
Je garde un bon souvenir de Vincent, des conversations évoquées par Jérôme, et de sa gentillesse dont parle Zoltan. Savoir que, dans le bureau juste à côté, il y avait le calme de Vincent et son attention pour les autres, ça donnait une atmosphère sereine.

Sylvain Sorin
Vincent et moi étions assez proches politiquement et il aimait m’exposer les raisons de son engagement à la lumière de l’actualité, puis nous parlions de civilisations, livres, films…
L’attitude odieuse du CNRS dans la dernière période lui a fait beaucoup de tort et j’ai eu du mal à le réconforter. Je pense qu’il appréciait nos conversations et il en sortait souriant. Il me manquera.

Frédéric Meunier
Je ne le connaissais pas bien, mais chaque fois que j’ai discuté avec lui, j’ai pu noter sa gentillesse que vous soulignez tous. C’est vraiment une triste nouvelle et toutes mes condoléances à ceux qui étaient proches de lui.

Jorge Ramirez Alfonsin
J’ai pu partager des moments forts avec Vincent, toujours enthousiaste, gentil et à l’écoute en toute simplicité. C’était une personne avec des qualités humaines fortes. Nous échangions bien évidemment sur les mathématiques, mais il était aussi capable d’échanger sur mille autres choses grâce à son ouverture d’esprit. Vincent était une belle personne qui me manquera aussi. 

Alain Plagne
C’est bête à dire, mais quand un ami part, on part un peu avec lui. Le deuil, c’est d’abord le deuil de cette relation unique, de tant de souvenirs partagés. J’avais passé pas mal de temps à discuter avec Vincent certaines fins de journées à la période où je venais beaucoup à Paris 6. Nous parlions chansons et famille, politique et cinéma… et nous nous étions découverts beaucoup d’atomes crochus. Vincent m’avait parlé longuement de ses premières amours pour la pellicule, l’école de Vaugirard. Nous parlions aussi, un peu, de sa maladie qu’il regardait droit dans les yeux. Je garde le souvenir d’un homme courageux, généreux et combatif, d’un homme debout et plein d’humour.

Jean­-Claude Fournier
Comme nos collègues, je témoigne aussi de la perte que représente la disparition de Vincent. Nous aimions sa gentillesse, son humour et sa grande ouverture d’esprit, sa culture et sa disponibilité à aborder toutes sortes de sujets, indépendamment de ses opinions et convictions personnelles. C’était toujours un grand plaisir que d’échanger avec lui.
Je veux aussi lui rendre un hommage tout particulier et dire mon admiration pour son courage et sa lucidité face à une maladie, dont j’ai partagé avec lui à certains moments les souffrances et inquiétudes profondes qu’elle engendre.

Hélène Frankowska
Oui, c’était quelqu’un de très gentil et modeste, facilement blessé par les injustices du CNRS ou d’autres. Grand amateur de cinéma et d’histoire, il venait souvent m’en parler. Il croyait encore qu’on peut changer ce monde, à l’âge où l’on devient cynique. Je le respectais beaucoup pour cela. Il m’a bien accueillie à Chevaleret au moment de mon arrivée et nous avons vite trouvé des connaissances communes et des sujets de discussion. Hélas la maladie ne l’a pas lâchée malgré tant de courage et de résistance de sa part. C’est un pan de vie qui s’en va avec lui.

Francette Bories
Quant à moi, j’ai été bouleversée par l’annonce du décès de Vincent. J’ai du mal à y croire, lui qui était si vivant ! Il me manquera, même si nous ne nous voyions plus très souvent.
Dans les mauvais moments, je savais que je pouvais frapper à sa porte et j’en ressortais « regonflée », grâce à son écoute et à son attitude calme et rassurante.
Nous parlions de mathématiques parfois, mais aussi de sujets variés et de nos familles respectives. Il évoquait bien sûr sa maladie, mais froidement comme s’il avait voulu la tenir éloignée… Quel courage et quel bel exemple pour nous tous !



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