Résume | Il est bien connu que l’unité de temps change de définition en 1967, quand une fréquence atomique supplante les phénomènes astronomiques. Pourtant, les retombés de ce changement dans la pratique n’ont pas encore reçu l’attention souhaitable de la part des historiens des sciences.
Dans cet exposé, je présenterai l’évolution du système français de métrologie du temps et des fréquences entre la fin de la seconde guerre mondiale et les années 1970. Alors qu’en 1945, les références de temps et fréquence relèvent de la responsabilité de l’Observatoire de Paris en coopération avec un laboratoire de télécommunications, le développement des premières horloges atomiques après 1949, incite ces institutions à intégrer également des physiciens dans ce dispositif, à travers la fondation du Laboratoire de l’Horloge Atomique du CNRS en 1958. Malgré le passage d’une définition astronomique à une définition relevant de la physique, c’est toujours l’Observatoire qui continuera à détenir l’autorité concernant les références de temps dans la réorganisation de la métrologie française qui commence en 1969.
L’élargissement de la perspective sur un système de métrologie composé par des institutions opérant des infrastructures techniques, réglé par des normes nationales et internationales, permet de mettre en contexte le changement du standard métrologique à savoir le passage de la seconde astronomique à la seconde atomique. Ainsi on comprend que la question « étoiles ou atomes » n’est qu’une facette des transformations de la métrologie du temps et des fréquences après la Seconde Guerre mondiale.
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